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ancres, mais le fit amarrer avec tout ce qu’il avait de câbles à plusieurs gros arbres qui bordaient le rivage du port. Ensuite il prit le parti de se retirer avec tous ses gens dans la cabane d’un pauvre colon, qui était à quelque distance dans les terres. Il eut le temps de s’y rendre ; mais à peine y fut-il arrivé, que l’ouragan, accompagné de toutes ses horreurs, sembla menacer l’île de sa ruine. Cette guerre des élémens dura quatre heures entières, et fut suivie d’une pluie violente qui ramena le calme. Trois ou quatre Anglais de l’équipage retournèrent alors à leur vaisseau et le trouvèrent à sec, couché sur le côté, la pointe des mâts enfoncée dans le sable. Après l’avoir observé, ils en firent plusieurs fois le tour, et le vent ayant recommencé à souffler avec la dernière violence, ils se hâtèrent de reprendre le chemin de la cabane pour faire ce triste récit à leur capitaine. Un second ouragan causa de nouveaux désordres le reste du jour et pendant toute la nuit. Enfin l’air devint tranquille, et le capitaine se rendit lui-même à son vaisseau, dont il espérait à peinte retrouver les débris. Quel fut son étonnement de le voir à flot, et presque droit ! Mais tout ce qui s’était trouvé survies ponts avait été dissipé par les flots ou par le vent ; et toutes les marchandises qui étaient à fend de cale étaient pénétrées d’eau.

L’île d’Antigoa s’est peuplée par degrés, et est devenue une des plus importantes posses-