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au nord-ouest, et sa largeur moyenne d’une lieue un tiers. La partie sud-est, qui est la moins considérable, et où se trouve une saline, est jointe au reste de l’île par un isthme étroit, long d’un demi-mille. L’ancien nom qu’elle portait parmi les sauvages était Liamuiga ; Christophe Colomb lui donna le sien. Les Anglais l’appellent par abréviation Saint-Kitts.

Cette île est délicieuse. Ses montagnes, s’élevant l’une sur l’autre, donnent une vue charmante autour de l’île entière, sur toutes les plantations qui s’étendent depuis le pied des hauteurs jusqu’à la mer. Entre ces montagnes, qui ne sont pas propres à la culture, on trouve d’épouvantables rochers et d’horribles précipices, d’épaisses forêts, des bains chauds et sulfureux. La montagne nommée Brimstone-Hill (Mont de soufre) offre sur un de ses flancs une caverne d’où s’élève une fumée épaisse. Le Mount-Misery a plus de 600 toises d’élévation. Du pied des montagnes sortent un grand nombre de ruisseaux et de sources qui arrosent la plaine, où le terrain est si uni, que l’on peut faire le tour de l’île sans le moindre embarras.

L’air de Saint-Christophe est pur et fort sain, mais souvent troublé par des ouragans. Le sol est léger, sablonneux, mais extrêmement fertile. Il produit beaucoup de sucre, du café, du coton, du gingembre ; on y compte 31,000 habitans, sur lesquels le nombre des personnes libres ne s’élève qu’à 1,000.