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ches d’arbres et de feuillages, sans y être à couvert de la pluie, qui fut plus abondante que jamais après le tremblement, ils périrent misérablement. Les vapeurs nuisibles qui étaient sorties de tant d’ouvertures répandirent aussi beaucoup de maladies, dont aucune partie de l’île ne fut exempte, et la perte qu’elles causèrent ne monta pas à moins de trois mille âmes. Celle des marchands, dans leur commerce, fut réellement inappréciable. Ils ne demandèrent aucun secours, parce qu’ils n’avaient eu rien à souffrir des ennemis de l’état ; mais l’assemblée générale, entrant dans leurs intérêts, remit aux plus pauvres, par un acte solennel, le paiement des droits pour les marchandises qui avaient été détruites par le tremblement de terre et l’inondation. »

Autrefois on cultivait beaucoup de cacao à la Jamaïque. Le bois d’acajou y est d’une beauté remarquable ; le myrte piment y pousse avec tant de vigueur, qu’on l’a nommé poivre de la Jamaïque. Les exportations consistent en sucre, rhum, mélasse, piment, café, coton, indigo. L’arbre à pain y a été transporté de Taïti. La population est de 30,000 blancs, 15,000 mulâtres et 315,000 nègres esclaves.

On ne doute point qu’il n’y ait des mines de cuivre à la Jamaïque ; et les Espagnols assurent que les cloches de la grande église de San-Iago en étaient sorties ; mais l’attention des Anglais ne s’est pas encore tournée à cette recherche. Ils ont donné plus de soins à celle des mines