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se terminer en deux pointes. Elle contient environ cinq millions d’acres de terre, dont la moitié est actuellement en culture. Elle est divisée en deux parties par une chaîne de montagnes qui s’étend de l’est à l’ouest, et d’où sortent quantité de rivières. Ses côtes méridionales offrent un grand nombre d’excellentes baies.

L’île est divisée en trois comtés. Les trois principales villes sont Kingston, Port-Royal, et Spanish-Town ou San-Iago, qui se trouvent à la côte méridionale.

La ville de Port-Royal se nommait autrefois Cognay ; elle occupait la pointe d’une langue de terre qui s’avance d’environ dix milles en mer. L’eau y est si profonde et le rivage si net, que les plus grands navires pouvaient s’approcher jusqu’aux quais, et charger ou décharger avec aussi peu de frais que d’embarras. Mille vaisseaux peuvent y mouiller à l’aise, sans avoir rien à craindre des vents. La grande rivière, sur laquelle est situé San-Iago vient tomber dans cette baie. C’est là que tous les vaisseaux prennent leur eau et leur bois. La facilité du mouillage et tant d’autres commodités avaient rendu Port-Royal le centre du commerce de l’île. Avec tous ces avantages, sa situation avait de fâcheux inconvéniens ; l’eau douce, le bois, la pierre manquent absolument sur ce terrain. Le sol en est si sec, qu’il n’y croît aucune sorte d’herbe ; et la multitude de marchands et de mariniers que le commerce ou la navigation attirait continuellement dans ces villes y ren-