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bre de nègres et d’enfans, en y comprenant les soldats et les flibustiers.

« Les paroisses de la Cabesterre, continue Labat, nous sont échues. Cabesterre et Basseterre sont des noms en usage dans les îles, et qui demandent d’être expliqués. On entend par le premier la partie d’une île qui regarde le levant, et qui est toujours rafraîchie par les vents alisés, qui courent depuis le nord jusqu’à l’est-sud-est. La Basse-terre est la partie opposée. Dans celle-ci, les vents alisés se font moins sentir : elle est par conséquent plus chaude : mais en même temps la mer y est plus unie, plus tranquille, plus propre pour le mouillage et pour le chargement des vaisseaux. Ordinairement les côtes y sont aussi plus basses qu’aux Cabesterres, où, pour la plupart, elles sont composées de hautes-falaises, contre lesquelles la mer bat et se brise avec impétuosité, parce qu’elle y est sans cesse poussée par le vent.

» Je ne pouvais assez admirer, poursuit Labat, la hauteur et la grosseur des arbres de ces forêts, surtout de ceux qu’on nomme gommiers. Nous vîmes, en passant au Morne-Rouge, l’habitation des religieux de la Charité, et celles de plusieurs particuliers. On y élève des bestiaux et des cacaoyers. Du morne de la Calebasse, où nous arrivâmes un peu avant midi, nous eûmes le plaisir de découvrir une grande partie de la Cabesterre, qui de cette élévation nous parut un pays uni,