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plus volontiers des services mutuels, et serviront mieux leur parent et leur mari.

» Si les colliers, les bracelets, le camisa et les brodequins sont proprement la parure des femmes, les hommes ont aussi des ornemens particuliers, qui sont les caracolis et les plumes. Le caracoli est tout à la fois le nom de la chose et celui de la matière dont elle est composée. C’est un métal qui vient, dit-on, de la Terre-Ferme, et qu’on croit un mélange d’argent, de cuivre et d’or. Il paraît certain qu’en terre ou dans l’eau sa couleur ne se ternit jamais. Je juge, continue Labat, que le fond est un métal simple, mais aigre, grenu et cassant ; ce qui oblige ceux qui l’emploient d’y mêler un peu d’or pour le rendre plus doux et plus traitable. Les orfèvres français et anglais ont souvent tenté de l’imiter en gardant une certaine proportion dans leur alliage ; sur six parties d’argent, ils ont mis trois parties de cuivre rouge purifié, et une partie d’or. Ils ont fait de cette composition des bagues, des boucles, des poignées de cannes et d’autres ouvrages, mais fort inférieurs au caracoli des sauvages, qu’on prendrait pour de l’argent surdoré. Les figures qu’ils en font sont des croissans de différentes grandeurs, suivant l’usage auquel ils veulent les employer. Ils en portent un à chaque oreille, attaché ordinairement par une petite chaîne à crochet ; et la distance d’une corne à l’autre est d’environ un pouce et demi. Au défaut de chaîne, ils les