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baie, où les navires de deux à trois cents tonneaux peuvent aisément mouiller : c’est ce que les Espagnols nommaient Yaquimo, ou port du Brésil. La baie de Jaquemel en est à dix ou douze lieues. On représente ce quartier comme le mieux établi de cette côte méridionale, après celui de Saint-Louis.

La ville de Léogane n’est pas dans une situation avantageuse ; elle est à deux lieues de l’ancienne Yaguana, entre l’Estero et la Petite-Rivière, qui en sont comme deux faubourgs, et à une demi-lieue de la mer ; ses environs sont marécageux, ce qui n’en rend pas l’air fort sain. L’embarquement et le débarquement y sont également incommodes ; enfin elle n’a point de port, et sa rade même n’est pas des meilleures.

Dans plusieurs endroits de la plaine de Léogane il se trouve des lits d’une espèce de pierres blanches, assez dures, pesantes ; elles se rencontrent à différentes profondeurs au-dessous de la superficie du terrain, et l’on s’en sert pour faire une très-bonne chaux. On fait encore beaucoup d’indigo sur toute la côte, quoique les principaux habitans aient jugé avec raison qu’il valait mieux s’attacher à faire du sucre, fondés, observe le P. Labat, sur la maxime que, de toutes les marchandises, les comestibles sont toujours celles qui se vendent le mieux. Il ajoute que « c’est ordinairement par l’indigo et le tabac qu’on commence les habitations, parce que ces manufactures ne