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fense de rien ajouter, sans un ordre exprès, aux titres de sa majesté.

Le terrain qui se nomme proprement Plaine de Léogane, a douze ou treize lieues de longueur de l’est à l’ouest, sur deux, trois et quatre lieues de large du nord au sud. Cette belle plaine commence aux montagnes du Grand-Goave, et finit à celles du Cul-de-Sac. C’est un pays uni, arrosé de plusieurs rivières, d’une terre profonde et si bonne, quelle produit également des cannes, du cacao, de l’indigo, du rocou, du tabac, du manioc, du mil, des patates, des ignames, et toutes sortes de fruits, de pois et d’herbes potagères. Les cannes surtout y viennent en perfection ; leur bonté répond à leur grosseur : sur quoi l’on remarque en général que les raffineurs de France prétendent trouver plus de profit à travailler les sucres bruts de Saint-Domingue que ceux des autres îles, et les font valoir trois et quatre livres par cent plus que les autres sucres.

« Je ne pouvais me lasser de considérer les cacaoyers, qui, par leur grosseur, leur hauteur, leur fraîcheur et les beaux fruits dont ils étaient chargés, surpassaient tous ceux que j’avais vus jusqu’alors. On faisait une prodigieuse quantité de cacao au Fonds des Nègres ; c’est un canton à huit lieues au sud du Petit-Goave, en allant à la plaine de Jaquin. Tous les environs de la rivière des Citronniers et de celle des Cormiers, à deux lieues au sud de la ville