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se trouve partout des citrons sur les grands chemins, que le sucre ne vaut que trois sous la livre, et le sirop de sucre beaucoup moins. Ceux qui n’ont pas toujours la commodité de puiser de l’eau à sa source peuvent la garder long-temps fraîche dans des vases espagnols qu’on nomme canaris, et qui donnent passage à l’air par leurs pores. Les calebasses du pays ont la même propriété, et sont d’une singulière grosseur. Une autre ressource des pauvres est l’eau-de-vie qui se fait des cannes à sucre, avec ce double avantage sur celle de France, qu’elle est moins chère et plus saine. On ne lui reproche qu’un goût de canne assez désagréable, mais qu’il ne serait pas difficile de lui ôter, puisqu’elle fait le fond de l’eau des Barbades, qui ne l’a point. Les Anglais en font aussi leur punch et l’on conçoit qu’en y faisant entrer divers ingrédiens, on peut la varier en mille manières.

Les personnes aisées, ont des basses-cours et des vergers, où rien ne manque pour les délices de la vie. Entre les fruits américains qu’on y cultive, les plus communs sont le mamey, qu’on nomme aussi l’abricot de Saint-Domingue ; l’avocat, la sapotille, la caïmite, une espèce de papaie, qui s’appelle mamoera, l’icaque, la grenadille, le coco, les dattes, l’ananas et la banane. Des arbres fruitiers de l’Europe, il n’y a guère que la vigne, le grenadier et l’oranger qui aient réussi dans les îles ; et parmi les petites plantes, le fraisier et les melons de