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comptait quatre mille âmes, le nombre des blancs étaient presque égal à celui des noirs. Dans les montagnes, les esclaves étaient au plus trois contre un. On se promettait alors que, si le cacao et le café tournaient heureusement, ou si le tabac revenait en grâce, tous les cantons du Cap se peupleraient au triple, et qu’à proportion les blancs y multiplieraient plus que les noirs. Cependant le quartier du Cap, en y comprenant les montagnes, n’est qu’environ la dixième partie du terrain que les Français occupent dans l’île. Celles de Léogane, de l’Artibonite, et du fond de l’île d’Avache, ne lui cèdent pas même beaucoup en bonté. La première et la dernière sont fort célèbres par le nombre de leurs sucreries, et la seconde par la quantité d’indigo qui s’y fabrique ; mais le terroir y est si varié, comme dans le reste de l’île, que d’une lieue à l’autre on ne se croirait pas dans le même pays : au lieu que dans la plaine du Cap cette variété se fait moins sentir. Les cantons de l’est, tels que Ouanaminte, Bayaha, le Grand-Bassin, le Terrier-Rouge et le Trou, quoique les plus étendus, ne sont pas, dit-on, les plus fertiles. On y voit des savanes assez semblables à certaines landes de France, et dont on ne tire presque rien. Au contraire, Limonade, le quartier Morin, la Petite-Anse, le Morne-Rouge et l’Acul n’ont pas un pouce de terre qui ne soit excellent, à l’exception d’une savane de Limonade.