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rière la tête, d’un petit cordon. Un pagne, ondé de petits grains de rassade de différentes couleurs, et garni par le bas d’une frange de rassade, d’environ trois pouces de hauteur, couvre leur nudité. Ce camisa, nom qu’elles lui donnent, n’a pas plus de huit à dix pouces de large, sur quatre ou cinq de long, sans y comprendre la hauteur de la frange ; et de chaque côté une petite corde de coton le tient lié sur les reins. La plupart ont au cou plusieurs colliers de rassade, de différentes grosseurs, qui leur pendent sur le sein, et des bracelets de même espèce aux poignets et au-dessus des coudes avec des pierres bleues ou des rassades enfilées, qui leur servent de pendans d’oreilles. Les enfans de l’un ou de l’autre sexe, depuis la mamelle jusqu’à l’âge de huit ou dix ans, ont des bracelets et une ceinture de grosse rassade autour des reins. Un ornement propre aux femmes est une espèce de brodequin de coton, qui leur prend un peu au-dessus de la cheville du pied, et qui a quatre ou cinq pouces de hauteur. Vers l’âge de douze ans (car les Caraïbes ne sont pas fort exacts dans le calcul des années), on donne le camisa aux filles au lieu de la ceinture de rassade qu’elles ont portée jusqu’alors ; et leur mère ou quelque parente leur met des brodequins aux jambes. Elles ne les ôtent jamais, s’ils ne sont absolument usés ou déchirés par quelque accident. Il leur serait même impossible de les ôter, parce qu’étant travaillés sur leurs jambes, ils sont si serrés,