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qu’on a nommée la Grande-Rivière, dont le cours est de quinze ou seize lieues, et qui sépare le quartier de Limonade du quartier Morin. Les plus considérables après elle sont, la rivière Marion, qui arrose le canton du Grand-Bassin et celui du Bayaha ; celle du Jaquesia, qui passe au Trou ; celle du haut du cap, qui coupe en deux les cantons du Morne-Rouge et de l’Acul ; celle qui traverse le Limbé et qui en porte le nom ; et celle qui se décharge dans le Port-Margot. Avec l’avantage d’une extrême fertilité, on prétend que la plaine du Cap a des mines de plusieurs espèces. Diverses raisons font juger que le Morne-Rouge contient une mine de cuivre. On en connaît une du même métal à Sainte-Rose, une d’aimant à Limonade ; et l’opinion commune en met une d’or au Grand-Bassin, vers la source de la rivière Marion. Le quartier Morin a de petites collines qu’on nomme Mornes-Pelés, parce qu’il n’y croît que de l’herbe ou des arbrisseaux, quoique autrefois tous les environs aient été couverts de grands bois. On ne doute presque point que ces mornes ne renferment des mines de fer.

» Mais pour les particuliers, et peut-être pour l’état même, le sucre et l’indigo sont plus avantageux que les mines d’or et d’argent. On comptait, en 1726, dans le quartier du Cap, plus de deux cents moulins à sucre, et le nombre en augmentait tous les jours. Chaque moulin donne continuellement quatre cents barri-