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lissadées ou entourées de palmistes refendus, et couvertes de tasches, nom qu’on donne dans le pays aux queues ou gaînes des palmistes. Il y avait au milieu du bourg une assez belle place, d’environ trois cents pas en carré, bordée de maisons semblables aux autres. Un des côtés offrait, entre autres bâtimens, un grand magasin qui avait servi pour les munitions du roi, et qui servait alors d’hôpital, en attendant que celui qu’on bâtissait à un quart de lieue du bourg fût achevé. Sept ou huit rues, qui aboutissaient à cette place, étaient composées d’environ trois cents maisons. L’église paroissiale était, comme les maisons, de fourches en terre, mais couvertes d’essentes ; le derrière du sanctuaire, et dix pieds de chaque côté, étaient garnis de planches : tout le reste était ouvert et palissadé de palmistes, refendus seulement à hauteur d’appui, afin qu’on pût entendre la messe en dehors de l’église comme en dedans.

» Le P. Labat remarqua aux environs du Cap-Français de très-belles terres, un pays agréable, et qui ne lui parut pas moins fertile. On commençait à former quantité de sucreries, au lieu de l’indigo qu’on y avait cultivé jusqu’alors.

» Quoiqu’il y ait peu de pays mieux arrosés que le quartier du Cap-Français, dit le P. Charlevoix, il n’a pas une seule rivière que les chaloupes puissent remonter plus de deux lieues ; elles sont toutes guéables, sans excepter celle