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l’impétuosité des vagues, et qui demandent toutes les précautions des pilotes. Neuf ou dix lieues à l’est, on trouve le port de Bayaha, le plus grand de toute l’île : son circuit est de huit lieues ; et son entrée, qui n’a de largeur que la portée d’un pistolet, offre en face une petite île sous laquelle les navires peuvent mouiller. Le Port-Margot, célèbre du temps des flibustiers, n’est qu’une simple rade. Entre le Cap et le Port-Margot, à une lieue du premier, on rencontre le Port-Français, qui est fort profond, mais peu fréquenté, parce qu’il est au pied d’une très-haute montagne, et que les terres en sont stériles. Cette montagne s’étend l’espace de quatre lieues sur la côte, et se termine à l’ouest par un port très-vaste et très-profond, que les Espagnols ont nommé Ancon de Lérisa, et les français, par corruption, le Can de Louise ; mais on l’appelle plus ordinairement le port de l’Acul, du nom d’une paroisse qui n’en est pas éloignée. Du Port-Margot, qui est à deux lieues de celui de l’Acul, on en compté cinq à la Tortue, vis-à-vis laquelle est le port de Paix. En continuant de suivre la côte, on entre d’abord dans le port des Moustiques, qui est fort resserré par ses deux pointes ; mais douze navires y peuvent aisément mouiller. Une lieue plus loin est le port à l’Écu. De là on a six ou sept lieues jusqu’au môle Saint-Nicolas, à côté duquel est un havre de même nom, sûr partout, à douze brasses, et pour toutes sortes de navires. En-