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tiques et maringoins, qui ont une extrême antipathie pour son odeur. Lorsqu’ils vont à la guerre, ou qu’ils veulent paraître avec éclat, leurs femmes emploient du jus de génipa pour leur faire des moustaches et plusieurs raies noires sur le visage et sur le corps. Ces marques durent neuf jours. Tous les hommes que j’ai vus avaient autour des reins une petite corde, qui leur sert à porter un couteau nu, qu’ils passent entre elle et la cuisse, et à soutenir une bande de toile large de cinq à six pouces, qui, couvrant une partie de leur nudité, tombe négligemment vers le bas. Les enfans mâles de dix à douze ans n’ont sur le corps que cette petite corde, destinée uniquement pour soutenir leur couteau, qu’ils ont néanmoins plus souvent en main qu’à la ceinture, aussi-bien que les hommes faits. Leur physionomie paraît mélancolique. Ils ne laissent pas d’être bons ; mais il faut se garder de les offenser, parce qu’ils portent la vengeance à l’excès.

» Les femmes sont de plus petite taille que les hommes, assez bien faites, mais un peu trop grasses. Elles ont les cheveux et les yeux noirs comme leurs maris, le tour du visage rond, la bouche petite, les dents fort blanches, l’air plus gai, plus ouvert et plus riant que les hommes ; ce qui ne les empêche point d’être fort réservées et fort modestes. Elles sont rocouées, c’est-à-dire, peintes de rouge comme l’autre sexe, mais sans moustaches et sans lignes noires. Leurs cheveux sont liés par-der-