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fleurs. Plus haut, et jusqu’à 2,500 toises, l’on ne voit plus que des graminées. Ces plantes disparaissent successivement, et font place aux mousses et au lichens qui couvrent la terre et les rochers jusqu’aux limites des neiges perpétuelles ; quelques-unes semblent même se cacher sous les glaces, qui ne fondent jamais.

Considérons maintenant les animaux qui vivent dans les diverses régions que nous venons de passer en revue.

On trouve dans la zone chaude, depuis le niveau de la mer jusqu’à 500 toises de hauteur, le tapir, que les Portugais nomment anta ou dante, et qui est un des plus grands quadrupèdes de l’Amérique méridionale, quoiqu’il n’ait que trois pieds et demi de haut et six pieds de long. Par sa forme générale il se rapproche du cochon, mais il en diffère sous des rapports essentiels : la couleur de sa peau et de son pelage est d’un brun foncé ; il a une crinière de poils noirâtres d’un pouce et demi de hauteur ; sa tête est fort grosse : ses oreilles sont presque rondes, ses yeux petits ; son groin est terminé par une espèce de trompe d’un pouce et demi de diamètre ; il peut l’allonger d’un demi-pied, et même la tourner de côté pour prendre ce qu’on lui présente. Les jambes du tapir sont courtes et fortes ; les pieds de devant ont quatre doigts, les pieds de derrière n’en ont que trois. La queue mérite à peine ce nom ; ce n’est qu’un tronçon gros et long comme le petit doigt, et de couleur de