Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à celui qui nous vient du Levant. L’alvaquilla, nommé culen par les Américains, est un arbrisseau dont la feuille a l’odeur du basilic, et contient un baume d’un grand usage pour les plaies. Frézier en vit des effets surprenans. Sa fleur est longue, disposée en épi, de couleur blanche tirant sur le violet. Un autre arbrisseau, nommé havillo, différent de la habilla du Tucuman, n’est pas moins célèbre par les mêmes vertus : il a la fleur du genêt, la feuille très-petite, d’une odeur forte qui tient un peu de celle du miel, et si pleine de baume, qu’elle en est toute gluante.

Aux environs de Coquimbo, on voit une espèce de ceterach, que les Espagnols ont nommée doradilla, dont la feuille est toute irisée, et dont on vante beaucoup la décoction pour purifier le sang, et surtout pour rétablir un voyageur des fatigues d’une longue marche. On cultive aussi une espèce de citrouille nommée lacatoya, qu’on fait ramper sur le toit des maisons, et qui dure toute l’année : de sa chair on fait une excellente confiture. Là commence à croître un arbre qui ne se trouve nulle part au Chili, et que Frézier croit particulier au Pérou : il le nomme lucumo. « Sa feuille, dit-il, ressemble un peu à celle de l’oranger, et son fruit beaucoup à la poire qui contient la graine du floripondio. » Dans sa maturité, l’écorce est un peu jaunâtre, et la chair fort jaune, à peu près du goût et de la consistance du fromage frais.