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les Américains font dans ce genre sont fort recherchés.

C’est sur les paramos que croît la contrayerva, espèce de dorstenia, plante fameuse parce qu’on la regarde non-seulement comme un remède assuré contre toute sorte de poisons, mais aussi comme une panacée universelle. Elle s’élève peu de terre, mais elle s’étend, beaucoup plus à proportion : ses feuilles sont longues de trois à quatre pouces, sur un peu plus d’un pouce de large, épaisses, veloutées en dehors, et d’un vert pâle. En dedans, elles sont lisses et d’un vert plus vif. De chaque bourgeon naît une grande fleur composée de fleurs plus petites, qui tirent un peu sur le violet. C’est sa racine que l’on emploie.

Une autre plante qui ne mérite pas moins d’observation, est la calaguala : c’est une espèce d’aspidium ou petite fougère qui croît dans les lieux que le froid et les neiges continuelles rendent stériles, ou dont le sol est sablonneux. Sa hauteur est de sept ou huit pouces ; ses tiges se font jour au travers du sable ou des pierres, n’ont que deux ou trois lignes d’épaisseur, sont noueuses et couvertes d’une pellicule qui se détache d’elle-même lorsqu’elle est sèche. On fait usage de la racine comme apéritive et sudorifique. On remarque néanmoins que, sur les paramos, elle n’est pas de si bonne qualité que dans les autres parties du Pérou ; aussi la recherche-t-on moins. Les feuilles en sont fort petites.