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geur. Elles sont lisses et unies, avec une côte longitudinale, large de quatre à cinq lignes ; elles sont vertes en dedans, blanches en dehors, et couvertes d’une poussière fine et gluante. On s’en sert pour se construire sur-le-champ une hutte ; et on les emploie ordinairement à couvrir les maisons, à transporter le poisson, le sel, et toutes les marchandises que l’on veut garantir de l’humidité.

C’est encore dans cette région chaude inférieure que végètent les liliacées les plus odoriférantes, le cactus, et diverses plantes salines. Le jasmin à large fleur, et le datura en arbre, exhalent le soir leurs doux parfums dans les environs de Lima, et même dans les provinces qui, plus au sud, s’éloignent davantage de l’équateur. Dans les plaines basses du Pérou on voit aussi la poincillade ou fleur de paradis, et d’autres arbrisseaux à fleur qu’il serait trop long de détailler.

Au-dessus de la région des palmiers commence celle des fougères arborescentes et des quinquinas. Les premières cessent à 800 toises, tandis que les autres ne s’arrêtent qu’à 1,450. Dans cette région tempérée croissent les mélastomes, des passiflores en arbres aussi hauts que nos chênes d’Europe ; le lis Saint-Jacques, ou l’alstroëmeria, et d’autres liliacées. Le fuchsia, dont on admire la jolie fleur violette et rouge, et une foule d’autres belles plantes que l’on a transplantées en Europe ; enfin le