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cement et s’élèvent assez pour diminuer de ce côté l’horizon visuel. La cordillière des Andes et ses branches orientales doivent nécessairement, d’après la surface unie du pays qui est à leur pied, verser toutes leurs eaux du côté de l’est, dans une multitude de ruisseaux et de rivières ; mais seulement un très-petit nombre de ces courans d’eaux arrivent à la mer, soit directement, soit indirectement, après s’être réunis aux fleuves principaux, parce que le terrain qui borde immédiatement les croupes de la cordillière est tellement horizontal, que les eaux qui en descendent s’arrêtent dans la plaine sans prendre un cours décidé, et s’évaporent insensiblement. Ce pays ne pourra même jamais être arrosé par des canaux artificiels, et l’on n’y connaîtra jamais les moulins à eau ni les machines hydrauliques ; on ne pourra pas même y exécuter de conduite d’eau pour une fontaine, parce que le cours des rivières et des ruisseaux n’a que la pente juste qu’il faudrait pour un canal de conduite.

Le fameux fleuve du Rio de la Plata ou rivière d’argent, qui donne son nom à la vice-royauté, et qui se jette dans l’océan Atlantique par 35° de latitude sud, ne descend pas de sa source sous ce nom. Il est formé de la réunion de l’Uruguay et du Parana : celle-ci, qui est le bras principal, prend sa source dans les montagnes au nord-ouest de Rio Janeiro, entre 18° 30′ et 19° 30′ sud, où elle est formée et grossie par la réunion de beaucoup de ruis-