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jourd’hui les habitans ont tourné leur industrie vers la pêche des poissons, qui abondent dans le canal, large de huit lieues, par lequel elle est séparée du continent. Sa population est de 15,000 habitans.

L’extrémité orientale du gouvernement de Cumana est formée par le cap et la côte Paria, baignés par le golfe de même nom, que Colomb nomma Golfe triste. On trouve sur la côte Paria plusieurs ports et rades, qui rendent très-facile la communication avec l’île de la Trinité. Cet avantage tourne uniquement en faveur des Anglais, possesseurs actuels de cette île. Comme ils sont toujours poussés par une activité éclairée, ils ont établi des postes militaires dans quelques-unes des îles situées à l’embouchure de l’Orénoque, d’où ils protègent la coupe des bois de teinture, et d’où ils communiquent avec les Indiens Guaranos, tribu paisible, qui, dans des marais boisés, a bravé la domination espagnole. Une autre nation indépendante et belliqueuse, celle des Aroucas, qui occupe la côte maritime au sud de l’Orénoque, recevait des armes et des liqueurs spiritueuses de la colonie hollandaise d’Essequebo et de Demerary, aujourd’hui soumise aux Anglais. Ainsi la souveraineté des Espagnols sur l’embouchure de ce fleuve important n’est rien moins que solidement rétablie.

On a vu, dans la description de la Nouvelle Grenade, de quelle manière se faisait autre-