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pointes qui forment son entrée au nord ont été disposées par la nature pour rendre impuissante l’impétuosité ordinaire des vents de nord-est. La mer est si tranquille, dans cette rade, qu’elle a donné lieu au nom de Porto-Cabello (Port à cheveux), parce que les navires y sont mieux assujettis avec les plus simples cordages qu’ils ne le sont dans les autres ports avec les plus forts câbles. Malheureusement des marécages rendant l’air de la ville malsain. Porto-Cabello est le port où abordent les marchandises destinées pour l’intérieur ; elles passent ensuite par Valencia.

Coro, ancienne capitale, près de la mer, dans une plaine aride et sablonneuse, a un port peu fréquenté ; le temps, qui met chaque chose à sa place, a fait prendre à cette ville le rang que la stérilité de son sol lui assigne.

Maracaïbo, sur la rive gauche du lac du même nom, est à six lieues de la mer, et, de même, dans un terrain sablonneux ; l’air y est extrêmement chaud, mais sain. Ses habitans sont bons marins, bons soldats, et très-actifs. Ceux qui ne s’embarquent pas s’occupent de l’éducation des bestiaux, dont le territoire est couvert. Ils ont l’esprit singulièrement vif, et s’appliquent à l’étude des lettres, dans laquelle leurs progrès sont remarquables, malgré le peu de ressources que leur pays leur offre pour s’instruire.

Merida, petite ville au sud du lac de Maracaïbo, a un évêché ; elle est entourée de trois