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férocité. On en voit dont les ailes ont trois pieds d’envergure. Les serpens et les crocodiles infestent les lieux marécageux.

Les savanes noyées, les forêts, les bords des rivières, les rivages de la mer sont habités par une multitude innombrable d’oiseaux. Parmi ceux qui brillent par l’éclat de leur plumage on remarque les colingas, les monaquins, les colibris, les oiseaux-mouches, les jacamars, les grimpereaux ; les martin-pêcheurs, les perroquets, les toucans, les momots. On rencontre dans les forêts solitaires le coq-de-roche, de couleur d’or, belliqueux comme le coq domestique, et dont on admire la double crête de plumes qui orne sa tête. Le jabiru ou touyouyou, dont la taille est gigantesque, vit du poisson qu’il pêche dans les rivières ; diverses espèces de hérons, d’aigrettes et d’échassiers font la guerre aux reptiles innombrables qui remplissent les marécages. Les courlis rouges, que les voyageurs nomment flamans à cause de la couleur rouge de leur plumage, garnissent les bords de la mer en longues rangées qui ressemblent de loin à des traînées de feu. Les savanes sont le séjour du tinamou, des hocos, des marails, oiseaux dont la chair est excellente ; elles sont aussi parcourues par l’agami, nommé oiseau-trompette, à cause du bruit extraordinaire qu’il fait entendre, et non moins curieux par sa sagacité, qui égale presque celle du chien ; enfin elles sont habitées par le camichi, qui a inspiré à Buffon ces li-