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limaçons, de crabes et autres crustacés, de rats ou de petits oiseaux. Il marche à grands pas et court très-vite. Il mange aussi de la canne à sucre et des fruits.

Le didelphe crabier ou grande sarigue de Cayenne, ou grand philandre de Séba, est à peu près de la taille du chat. Le poil qui couvre le corps est de deux sortes ; le plus court et le plus serré est d’un jaune sale ; les grands poils raides qui le traversent pour le couvrir au-dessus sont bruns ; les côtés et le dessous du corps sont d’un blanc jaunâtre. Le crabier grimpe aux arbres avec facilité, mais il court et marche mal. Il habile au milieu des palétuviers, et dans d’autres endroits marécageux ; il vit de proie ; mais les crabes sont sa principale nourriture. Lorsqu’il ne peut pas les tirer de leur trou avec sa pate, il y introduit sa queue, dont il se sert comme d’un crochet. Les Indiens mangent sa chair, qui a quelques rapports avec celle du lièvre. Pris jeune, il s’apprivoise aisément.

Les familles de singes sont très-nombreuses à la Guiane : on y distingue l’alouate ou singe hurleur ; le saki, dont la figure est hideuse et le cri lugubre ; le coaïta au poil noir, à la face rouge et à la queue prenante ; c’est un animal singulièrement agile ; les habitans l’ont nommé diable des bois ; l’ouarine ; le saimiri, un peu plus gros que le poing, et dont le poil est de couleur orange.

Les chauves-souris sont redoutées par leur