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mêmes ongles sont aussi sa seule défense ; il s’en sert pour saisir tout ce qui vient à lui, l’embrasse, le serre avec force, et ne lâche son ennemi qu’après l’avoir tué ; le chien n’ose l’attaquer, et le jaguar ne peut le vaincre. Quelques voyageurs disent qu’il grimpe sur les arbres ; d’autres nient ce fait. Le tamanoir vit solitaire ; sa démarche est lente ; il va la tête baissée ; lorsqu’il court, un homme peut l’atteindre sans peine. Il traverse les grandes rivières à la nage ; il soutient long-temps la privation de toute nourriture ; il n’avale pas toute la liqueur qu’il prend en buvant ; une partie, qui retombe, passe par les narines. Il dort beaucoup. La femelle ne met bas qu’un petit, et l’emporte souvent sur son dos. Cet animal s’apprivoise assez aisément.

Le tamandua ou tamandua-i est beaucoup moins grand que le précédent, car il n’a que trois pieds de long ; il en diffère aussi par sa couleur, qui est roussâtre, et par sa queue, très-grosse à sa naissance, aussi longue que le corps, amincie, écaillée, et dénuée de poils vers son extrémité ; il s’en sert pour se suspendre aux branches des arbres sur lesquels il grimpe, et pour se balancer. Ses poils courts et ras vont en augmentant progressivement de longueur jusqu’à la naissance de la queue, où ils ont jusqu’à deux pouces et demi de long. Il sent fortement le musc.

Le fourmilier, nommé par les Galibis ouatiriouaou, n’a que six à sept pouces de long,