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des ornemens qui ne lui appartiennent pas.

Avant l’arrivée des Européens, la Guiane possédait trois espèces de cafeyers : on y a introduit le cafeyer d’Arabie ; il passa de Surinam à Cayenne en 1721 ; il y réussit parfaitement ; le café de Cayenne passe pour le meilleur après le café de Moca. On a aussi transporté dans cette colonie le giroflier, le muscadier, le cannelier, qui rapportent d’abondantes récoltes.

Le coton de Cayenne est plus fin et plus beau que celui des Antilles. Le sucre n’y est pas de bonne qualité.

On trouve dans la Guiane trois espèces de poivriers, indépendamment du piment, l’ananas, l’oranger, le citronnier, et la plupart des arbres fruitiers naturels aux régions équatoriales.

Les quadrupèdes de la Guiane sont, en général, des mêmes espèces que ceux du Paraguay et du Brésil : on y voit le jaguar, le cougouar, l’ocelet, le margay, le tapir, le tajassu, l’agouti, l’aï et l’unau, deux espèces de paresseux ; le tatou, les fourmiliers, dont on connaît trois espèces ; le tamanoir, le tamandua et le petit fourmilier.

Le tamanoir est nommé par les naturels du Brésil tamandoua guacu ; par ceux de la Guiane, ouariri ; par les Espagnols du Paraguay, ours familier ; par les Guaranis, yogoui et youroumi, ou gnouroumi, c’est-à-dire, petite bouche. Cette bouche n’est, en effet, qu’une petite fente horizontale sans dents, et presque