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La Guiane donne à la médecine les bois de quassia et de simarouba, qui sont extrêmement amers ; aux arts, le caoutchouc ou gomme élastique, qui découle d’un grand arbre ; et des bois de marqueterie précieux. On trouve dans les forêts une infinité d’autres végétaux précieux. Nous nous contenterons de nommer le coubaril, le quapoyer, le copayer, l’ouatapa, le balata, l’angelin, le férole ou bois satiné, le licaria ou bois de rose, l’acajou, le ceiba, le patavoua, qui forme un grand parasol, dont un seul sert de toit à une cabane contenant vingt-cinq personnes ; le voueï, dont les grandes feuilles sont souvent employées à couvrir les maisons, et résistent pendant plusieurs années aux injures de l’air.

Le caruma est un petit arbre qui produit une amande dont le suc empoisonné sert aux Indiens Arrouac à frotter leurs flèches. Un autre poison plus sûr encore est la ticuna, qui se prépare avec les racines d’une plante grimpante dont les forêts marécageuses sont remplies.

Le faromier, l’ourate, le mayèpe, répandent au loin une odeur balsamique. Les lianes et les arbrisseaux grimpans, en ornant les forêts, les rendent souvent impénétrables ; par leurs vrilles et leurs crochets, elles s’élèvent jusqu’aux cimes des arbres les plus hauts. On voit de tous les côtés pendre sur un arbre, des fleurs qui lui sont étrangères, et son véritable feuillage disparaît presque entièrement sous