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tions, à proportion du nombre de personnes dont chaque famille est composée ; il visite aussi les malades pour leur donner les secours spirituels et les faire servir avec charité. Ces soins, qui l’occupent presque tout le jour, lui laissent peu de temps pour d’autres fonctions dont son vicaire est chargé. C’est le vicaire, par exemple, qui chaque jour, à l’exception du jeudi et du samedi, fait le catéchisme dans l’église aux jeunes gens de l’un et de l’autre sexe, dont le nombre est si grand, qu’il passe deux mille dans chaque ville ; le dimanche, tous les habitans, sans distinction d’âge, vont recevoir les mêmes instructions.

» À la rigueur, continue Ulloa, ces curés devraient être nommés par le gouverneur, comme vice-patron des églises, et devraient être admis par l’évêque aux fonctions de leur ministère ; mais, comme il pourrait arriver qu’entre les trois sujets qui seraient présentés pour chaque nomination, le gouverneur et l’évêque ne distinguassent pas tout d’un coup le plus habile, et qu’il est à présumer que les provinciaux de l’ordre connaissent toujours mieux le mérite des sujets, les gouverneurs et les évêques ont pris le parti de leur confier leurs droits. Ainsi c’est le provincial qui nomme tous les curés. Il fait sa résidence dans le bourg de la Candelaria, qui est au centre de toutes les missions, d’où il fait ses visites dans les autres peuplades, avec le soin d’envoyer des missionnaires chez les idolâtres : il est soulagé