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indiens. La langue des Galibis s’étend depuis l’Oyapok jusqu’à l’Orénoque. Les mœurs de ces peuplades ressemblent assez à celle des Indiens du Brésil ; elles sont presque sans cesse occupées à se faire la guerre ; se peignent le corps de rocou ; sont à peu près nues ; les unes se percent l’entre-deux des narines pour y pendre une petite pièce d’argent ou un gros grain de cristal vert ; d’autres se fendent la lèvre inférieure, et y passent un morceau de bois auquel ce cristal est attaché.

Chaque nation porte d’ailleurs quelque marque qui la fait distinguer. L’unique habillement des femmes est un morceau de toile d’un demi-pied en carré, qu’elles ont à la ceinture ; et quelques-unes n’y portent qu’une simple feuille de carret.

Les hommes se servent de leurs arcs avec beaucoup d’adresse pour la chasse et pour la pêche. Ils font des hamacs dont on admire le travail ; de la poterie qui n’est pas moins estimée, et des paniers emboîtés si parfaitement l’un dans l’autre, que l’eau n’y peut pénétrer. Ils gravent sur leurs calebasses diverses figures qu’ils enduisent d’un vernis à l’épreuve de l’eau ; mais avec cette industrie ils sont extrêmement paresseux. On les trouve toujours dans leurs hamacs. L’avenir ne leur cause jamais d’inquiétude ; il n’y a que le besoin présent qui les tire de leur indolence. Au milieu du travail, et même de la guerre, s’ils apprennent que leurs femmes sont accouchées, ils se hâ-