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la gauche l’île d’Assapana, longue de vingt-cinq milles, sur cinq de large, et le grand canal au delà. Sur la droite du même bras est l’île de Jouana, fort grande aussi, et séparée de la terre, du même côté, par l’Arrarropana, second bras du fleuve. Toutes ces eaux sont navigables pour les plus gros bâtimens ; et l’Orénoque, en y comprenant les îles, n’a pas moins de trente milles de large en cet endroit. Au-dessus d’Assapana on trouve l’Aropa, autre rivière qui vient se jeter du nord dans l’Orénoque. Les Anglais mouillèrent au delà, et du même côté, près de l’île d’Occaouéta, longue de six milles et large de deux. Raleigh mit à terre ici, sur la rive du fleuve, deux Indiens de la Guiane, qu’il avait pris, avec son nouveau pilote, à Toparimaca, avec ordre de prendre les devans pour annoncer son arrivée au cacique de Purimac, vassal de Topia-Ouari, dans la province d’Arromaja : mais, Purimac étant assez éloigné, il fut impossible à ces deux Indiens de revenir le même jour, et la galéasse fut obligée de mouiller le soir près de Puatpayma, autre île de même grandeur que la précédente. Vis-à-vis de cette île, la côte du fleuve offre la montagne d’Occopa, qui est très-haute. Les Anglais aimaient à mouiller proche des îles, parce qu’il s’y trouvait quantité d’œufs de tortues, et que la pêche y est plus commode que sur la côte, où les rochers ne leur permettaient pas de jeter la seine. La plupart de ceux qui bordent le fleuve sont de couleur