Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/303

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bles cabanes que l’on rencontre à de longs intervalles offrent le spectacle du plus affreux dénûment ; la famine y tourmente sans cesse les hommes. En avançant vers Téjuco, on arrive à des postes de soldats qui gardent les avenues de ce pays âpre et stérile ; les voyageurs sont examinés, visités, fouillés, épiés. Lorsque l’on a reconnu qu’ils ne sont pas suspects, ils peuvent entrer dans cette contrée ingrate, qui est le district des diamans. Il n’est pas permis aux moines d’y pénétrer ; ils ne peuvent pas même s’établir dans le gouvernement de Minas-Geraès.

Les diamans se trouvent dans les lits de plusieurs rivières, notamment du Gigitonongna, et de plusieurs ruisseaux qu’il reçoit, ainsi que dans les atterrissemens qui accompagnent les bords de ces courans d’eau. Ces atterrissemens sont formés d’une couche de sable ferrugineux, accompagné de grains d’or, avec des cailloux roulés, formant un poudingue ocracé dû à la décomposition de l’émeri et du fer limoneux. On l’appelle cascalhao, et les couches taboleiros. Dans quelques endroits le cascalhao est à nu, dans d’autres il est recouvert par une espèce de terre végétale, limoneuse, ou par du sable rougeâtre, gras, et qui, au bas des montagnes ou au bord des grands torrens, contient quelquefois des cailloux roulés.

L’exploitation se fait en changeant le lit des ruisseaux, pour qu’on puisse enlever le