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l’agriculture. Il ne leur tombe point dans l’esprit que cette vie puisse être suivie d’une autre, et par conséquent, ils n’ont pas non plus de nom pour exprimer le ciel et l’enfer ; mais ils ne laissent pas de croire qu’il reste quelque chose d’eux, après leur mort, puisqu’on leur entend dire que plusieurs d’entre eux ont été changés en démons, et s’amusent à danser continuellement dans des campagnes agréables et plantées de toutes sortes d’arbres.

Ils ont des devins, auxquels ils ne s’adressent guère que pour obtenir la santé dans leurs maladies. Cependant ces imposteurs trouvent le moyen de leur en imposer par des prestiges, ou plutôt par des mouvemens et des gesticulations extraordinaires. Ils y joignent des promesses et des prédictions qui produisent quelquefois des révolutions violentes dans une nation par le simple effet de l’espérance ou de la crainte : mais, dans ces occasions, le devin risque beaucoup ; car, lorsqu’on s’aperçoit de l’imposture, il est massacré par ceux qu’il a voulu tromper.

En général, les Brasiliens ont plusieurs femmes, et les quittent aussi facilement qu’ils les prennent. Cependant les hommes ne peuvent se marier sans avoir pris ou tué quelque ennemi de leur nation, et les jeunes filles doivent attendre les premières marques de l’état nubile. Jusqu’à ce temps, l’usage des liqueurs fortes leur est interdit.

Les Ouétacas sont sans cesse en guerre avec