de terre, n’avaient qu’un étage et qu’une fenêtre ; plusieurs même ne recevaient de jour que par la porte. Enfin un frère jésuite, qu’on avait fait venir pour bâtir l’église du collége, apprit aux habitans à faire des carreaux, des briques et de la chaux ; depuis, les maisons ont été bâties de pierres et de briques, et plusieurs à double étage. Deux autres frères du même ordre, l’un architecte et l’autre maçon, tous deux Italiens, après avoir achevé l’église du collége, en bâtirent deux autres et le portail de la cathédrale, tous édifices qui pourraient figurer dans les meilleures villes d’Espagne. La ville changea de face fort avantageusement. On y compte 60,000 habitans ; les rues sont larges et tirées au cordeau, la moitié à peu près est pavée. Le port est très-exposé aux vents, et les vaisseaux sont obligés de s’arrêter à trois lieues de distance, à cause des bancs de sable. Les navires de moyenne grandeur entrent dans une petite rivière longue et étroite, appelée le ruisseau de Buénos-Ayres, où l’on trouve tout ce qui est nécessaire pour décharger les marchandises, et même pour caréner les bâtimens ; mais il faut que le vent fasse monter l’eau au-dessus de son niveau ordinaire pour que ces embarcations puissent passer la barre qui est à son embouchure. Buénos-Ayres est le centre de tout le commerce des provinces du Pérou avec l’Espagne. Les marchandises y arrivent de l’Ancien Monde par mer ; celles qui sont destinées pour l’intérieur, et qui en
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