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ils qu’au commerce, et les soldats étaient devenus marchands. Cependant quelques particuliers hollandais qui s’y étaient présentés pour la traite avaient été fort bien reçus des Indiens, parce que, donnant les marchandises à bon marché, il y avait plus de profit à tirer d’eux que des Portugais. Ce commerce clandestin avait disposé tous les naturels du pays en leur faveur.

Telles étaient les conjonctures lorsque Wilkens parut dans la haie de Tous-les-Saints. Les Portugais songèrent moins à se défendre qu’à sauver la meilleure partie de leurs richesses. L’amiral hollandais se rendit maître de San-Salvador, capitale de cette grande région. Les Hollandais firent un butin inestimable dans la ville, et s’emparèrent en peu de jours de la plus grande capitainerie du Brésil ; mais les Portugais firent les plus grands efforts pour ressaisir leurs possessions. Elles furent long-temps disputées ; enfin la nécessité de se réunir contre les Espagnols, leurs ennemis communs, engagea les deux nations à s’accorder, et le Brésil fut assuré aux Portugais en 1661, pour huit millions de florins.