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res années du dix-huitième siècle, on en a extrait plus de 5,000,000 de marcs d’argent, sans que la plupart des puits aient plus de 15 toises de profondeur : aucun n’atteint à celle de 60 toises. Les eaux, très-abondantes dans ces mines, sont épuisées par des pompes mues à bras d’hommes ; c’est pourquoi, malgré le peu de profondeur des excavations, l’épuisement des eaux est extrêmement dispendieux. La couche métallifère de Pasco se montre au jour sur une longueur de 1,450 toises, et sur une largeur de 1,125. Mieux exploitée, cette mine fournirait la même quantité d’argent que celle de Guanaxuato dans le Mexique.

Quoique les mines de Chota n’aient été découvertes qu’en 1771, on exploitait cependant, du temps des incas, des filons d’argent dans les environs de la petite ville de Micuipampa, où le thermomètre descend presque toutes les nuits au point de congélation. On a trouvé d’immenses richesses, doit dans la montagne de Gualguagua, qui s’élève comme un château fort au milieu de la plaine, soit dans d’autres endroits, et surtout dans la Pampa de Navar. Dans cette dernière plaine, sur l’étendue de plus d’une demie-lieue carrée, partout où l’on a enlevé le gazon, on a retiré de l’argent sulfuré et filamens d’argent natif adhérent aux racines des graminées. Souvent l’argent s’y est rencontré en masses, comme si des portions de ce métal fondu avaient été versées sur une argile très-molle.