Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/158

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui s’élèvent sur la rive orientale du Cauca.

La Nouvelle-Grenade a des filons d’argent extrêmement riches, mais peu exploités, ainsi que des mines de cuivre et de plomb, enfin des émeraudes. On connaît aussi du mercure sulfuré ou cinabre dans la province d’Antioquia ; à l’est du Rio-Cauca, dans la montagne de Quindiu, au passage de la cordilière ; enfin près de Cuença, où le mercure se trouve dans une masse de grès quartzeux, qui a 720 toises d’épaisseur, et qui renferme du bois fossile et de l’asphalte.

Le tableau physique du Pérou nous a fait voir qu’il s’y trouve des espaces de vingt et trente lieues de longueur ; qui ne paieraient pas les efforts du cultivateur d’une seule plante propre à nourrir le plus petit animal ; mais la nature a compensé cette stérilité par l’abondance des métaux précieux, et les montagnes arides du Pérou peuvent en général être considérées comme d’inépuisables laboratoires ou la nature a déposé l’or et l’argent. À l’exception de la mine d’Huantajaya, située à deux lieues de la mer, les mines les plus riches sont comprises dans les parties les moins habitables de la Sierra, où le manque total de végétation est le signe le plus certain de leur présence.

Les Péruviens ignoraient l’art de faire mouvoir les machines par le moyen de l’eau, et tous les secrets de la métallurgie ; ils recueillaient l’or dans le sable des rivières, et tiraient l’argent des excavations qu’ils pratiquaient