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climat doux ; où l’on trouve, en un mot, toutes les commodités de la vie ; mais qui n’ont point de mines, ou dans lesquelles d’invincibles difficultés ne permettent point de les découvrir. Cependant ces provinces, qu’on honore du nom de riches, ne sont proprement que des lieux d’entrepôt : l’or et l’argent qu’on tire de leur sein n’en sortent que pour passer dans d’autres lieux. On se hâte de les emporter fort loin, et le pays dont ils sont la production est celui dans lequel ils font le moins de séjour.

Ces judicieuses réflexions du voyageur espagnol sont surtout applicables à la province de Choco, où nous les avons vus abonder, et la disette se faire sentir habituellement. De même que dans ce canton, tout l’or que produit la Nouvelle-Grenade s’obtient par les lavages établis dans les terrains d’alluvion. On connaît des filons d’or dans les montagnes de Guamoco et d’Antioquia ; mais leur exploitation est presque entièrement négligée faute de bras. Les plus grandes richesses en or de lavage sont déposées à l’ouest de la cordilière centrale, dans les provinces d’Antioquia et de Choco, dans la vallée du Rio-Cauca, et dans le territoire de Barbacoas, sur les côtes du grand Océan. Il est très-remarquable que le platine ne se trouve guère dans la vallée de Cauca ou à l’est de la cordilière occidentale ; on le rencontre uniquement dans le Choco et le pays de Barbacoas, à l’ouest des montagnes de grès