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Les chiens, dont un très-grand nombre est devenu sauvage, les cougouars et les jaguars en détruisent plus qu’on ne peut se l’imaginer. On raconte même que les cougouars n’attendent point que la faim les presse pour tuer des taureaux et des vaches, qu’ils se font un amusement de leur donner la chasse, et qu’ils en égorgent quelquefois dix ou douze, dont ils ne mangent qu’un seul. Mais les plus grands ennemis de ces animaux sont les chiens. Si les taureaux disparaissent jamais de ce pays, ce sera surtout par la guerre des chiens, qui dévoreront les hommes lorsqu’ils ne trouveront plus de bêtes. Ce qu’il y a de plus étrange, c’est qu’on ne peut faire entendre raison là-dessus aux habitans. Un gouverneur de la province ayant envoyé quelques compagnies militaires pour donner la chasse à ces cruels animaux ; elles n’en furent récompensées que par des railleries piquantes. Les soldats, à leur retour furent traités de tueurs de chiens.

Les chevaux se prennent avec des lacets. Ils sont beaux, et d’une légèreté qui ne dément point leur origine espagnole. Les mulets ne sont pas moins communs au Paraguay que dans le Tucuman, d’où l’on a déjà remarqué qu’il en passe tous les ans un très-grand nombre au Pérou. Ces animaux sont d’une grande ressource dans les pays où il y a tant à monter et à descendre, et souvent des pas fort difficiles à franchir.

Le Paraguay a des serpens qu’on nomme