rité. Le paracod est rond et de la grosseur d’un grand brochet ; mais il est ordinairement plus long : on ne le trouve aussi bon nulle part que sur la côte de l’isthme ; cependant on observe qu’elle a quelques parties où l’on n’en pêche point qui ne soient empoisonnés. Waffer n’en soupçonne point d’autre cause que la nourriture qu’ils y prennent : mais il a connu, dit-il, plusieurs personnes qui sont mortes pour en avoir mangé, ou qui en ont été si malades, que les cheveux et les ongles leur sont tombés. Il ajoute qu’à la vérité le paracod porte avec lui son contre-poison : c’est l’épine de son dos, qu’on fait sécher au soleil et qu’on réduit en poudre très-fine. Une pincée de cette poudre, avalée dans quelque liqueur, guérit sur-le-champ : Waffer en fit une heureuse épreuve. On l’assura que, pour distinguer les paracods empoisonnés de ceux qui ne le sont point, il suffit d’examiner le foie ; il n’y a rien à craindre lorsqu’il est doux, et le danger n’est que dans ceux qui l’ont amer.
Waffer nomme gar un poisson que l’on prendrait pour l’épée ou la bécune, si sa longueur n’était pas bornée à deux pieds. Il a, dit-il, sur le museau, un os long d’un tiers de son corps : il nage à fleur d’eau, presque aussi vite qu’une hirondelle vole, avec des bonds continuels ; et son os étant si pointu qu’il en perce quelquefois les canots, il est extrêmement dangereux pour un nageur de se rencontrer sur son passage. Sa chair est excel-