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l’extrémité postérieure, a le tronc tourné en spirale, et de couleur blanchâtre : mais par l’autre moitié du corps, jusqu’à l’extrémité contraire, il ressemble à l’écrevisse en grosseur, comme dans la forme et la disposition de ses pates. La couleur de cette partie, qui est la principale, est d’un blanc mêlé de gris ; et sa grandeur est de deux pouce et demi de large. Il n’a point de coquille ni d’écaille, et tout son corps est flexible ; mais, pour se mettre à couvert, il a l’industrie de chercher une coquille proportionnée à sa grandeur, et de s’y loger. Quelquefois il marche avec cette coquille ; quelquefois il la laisse pour chercher sa nourriture ; et lorsqu’il se voit menacé de quelque danger, il court vers le lieu où il l’a laissée : il y rentre, en commençant par la partie postérieure, afin que celle de devant ferme l’entrée, et pour se défendre avec ses deux pates, dont il se sert comme les écrivisses. Sa morsure, suivant Ulloa, cause pendant vingt-quatre heures les mêmes accidens que la piqûre du scorpion ; mais il est permis de douter de cette assertion. Waffer dit que la queue du Bernard est un fort bon aliment, et lui attribue un goût de moelle sucrée. Il ajoute qu’il se nourrit de ce qui tombe des arbres ; que, lorsqu’il a mangé de la mancenille, sa chair devient un poison, et que plusieurs Anglais, en ayant mangé sans précaution, furent dangereusement malades. Suivant le même témoignage, l’huile de ces insectes est un spécifique admirable pour les en-