Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une porte ; et ces peuples nomment ainsi généralement tous les lieux étroits. Manseriche est le nom d’une contrée voisine. La Condamine, qui a tout examiné avec l’attention d’un philosophe, et dont le témoignage l’emporte sans doute sur celui des voyageurs ordinaires, donne au Pongo, dans l’endroit où il est le plus étroit, vingt-cinq toises de large, et deux lieues de long, depuis l’endroit où commence le rétrécissement jusqu’à la ville de Borja. Il ajoute qu’il fit ces deux lieues dans une balze, ou barque péruvienne, en cinquante-sept minutes.

Les bords du fleuve des Amazones, autrefois habités par des Américains plus féroces que des bêtes, sont aujourd’hui couverts de villages bien situés et peuplés d’habitans raisonnables. C’est particulièrement au P. Samuel Fritz, missionnaire, qu’on attribue cette heureuse révolution. Le nombre des nations soumises était si grand, dès la fin du dernier siècle, que l’espace d’une année suffisait à peine au P. Fritz pour faire la visite des villages qui étaient sous sa direction, sans compter ceux des autres nations qui avaient aussi leurs missionnaires.

Borja, capitale du gouvernement de Maynas, est située à 4° 28′ de latitude australe, 1° 54′ à l’orient du méridien de Quito. Quoique cette ville soit la résidence du gouverneur, elle est médiocrement peuplée.

Il reste à parler de Quito, capitale de l’audience qui porte son nom. Cette ville est située