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et le miel sont la passion de tous les états et de toutes les races dans la ville de Carthagène. Celle du tabac à fumer est encore plus vive. Là tout le monde fume, hommes, femmes et enfans, sans distinction d’âge ni de rang. Les dames et les femmes blanches ne fument que dans l’intérieur de leurs maisons, mais cette retenue n’est pas imitée des autres castes. Les lieux ne sont pas plus distingués que les temps. La méthode commune est de fumer de petits rouleaux de tabac en feuille. Une femme tient entre ses lèvres l’extrémité d’un bout de tabac allumé, dont elle tire assez long-temps la fumée sans l’éteindre, et sans être incommodée du feu. Les femmes de la plus haute distinction s’accoutument à fumer dès l’enfance. Une des plus grandes marques d’estime et d’amitié qu’elles puissent donner aux hommes, c’est d’allumer pour eux du tabac, et de leur en présenter dans les visites qu’elles reçoivent. Ce serait aussi les offenser beaucoup que de refuser cette galanterie de leur main. Enfin la danse est encore une passion des deux sexes à Carthagène. Les bals commencent par quelques danses d’Espagne, et finissent par celles du pays, qui ne sont pas sans agrément pour les étrangers, surtout avec les chansons dont elles sont accompagnées.

» Le climat est excessivement chaud. Le 19 novembre 1735, le thermomètre se soutint à 1025 , sans autre variation en différentes heures que depuis 1024 jusqu’à 1026. La