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fans de l’air, parce qu’ils n’avancent ni ne reculent. Les enfans nés du mélange des quarterons ou des quinterons avec le sang mulâtre ou terceron sont nommés salto atras, c’est-à-dire saut en arrière, parce qu’au lieu d’avancer et de devenir blancs, ils ont reculé en se rapprochant de la race des nègres. De même, tous les enfans sortis du mélange avec le sang américain depuis le nègre jusqu’au quinteron, sont nommés sambos, de nègre, de mulâtre, de terceron, etc.

« Telles sont les races les plus communes : non qu’il ne s’en trouve beaucoup d’autres qui viennent de diverses unions ; mais les espèces en sont si obscures, que souvent ils ne savent pas eux-mêmes à quelle classe ils appartiennent. Ces castes ou races, à compter depuis les mulâtres jusqu’aux quinterons, sont toutes vêtues à l’espagnole, et d’habits fort légers, à cause de la chaleur du climat. Ils se livrent aux arts mécaniques, au lieu que les chapetons et les créoles regardent ces occupations comme indignes d’eux, et s’attachent uniquement au commerce, jusqu’à préférer la misère à l’humiliation d’exercer les métiers qu’ils ont appris en Europe.

« Entre toutes ces races, celle des nègres n’est pas la moins nombreuse : elle est divisée en deux classes : celle des nègres libres, et celle des esclaves, qui se subdivisent encore en créoles et en bozales, ou nouveaux-venus. Une partie de ces derniers est occupée à la culture