qu’ils ne soient bien endormis. Alors elles vont se divertir ensemble et s’enivrer à leur tour.
Une des principales occupations des hommes est de faire des flèches et des lances. Ils font aussi quelques instrumens de musique, surtout une espèce de flûtes de roseaux, dont ils aiment à jouer, et qui forment un étrange concert. C’est au son de ces flûtes qu’on les voit danser. Ils se joignent en rond, les mains étendues sur leurs épaules, et se tournent de tous côtés avec une furieuse agitation. Les plus adroits se détachent du cercle pour faire des sauts et d’autres tours de souplesse. Dans une assemblée nombreuse, la danse dure un jour entier. Ensuite ils se jettent tous dans la rivière pour s’y rafraîchir.
Mais leur plus cher exercice, c’est la chasse. Ils prennent tant de plaisir à tirer, qu’à tout âge ils ne sauraient voir voler un oiseau sans lui décocher une flèche, et rarement ils manquent leur coup. Jamais ils ne s’écartent de leurs cabanes sans être armés de leur arc et d’une lance ou d’une hache. Outre leurs chasses particulières, qu’ils recommencent lorsque leur provision de viande est épuisée, ils font souvent des chasses solennelles, pour lesquelles ils s’assemblent en grand nombre. Un conseil est ordinairement suivi d’une partie de chasse, dont ils fixent le jour. Ces parties durent quelquefois vingt jours, suivant la quantité de gibier qu’ils rencontrent. Les femmes en sont aussi, mais pour servir les hommes et