général des Indiens est vis-à-vis, à peu de distance. D’abord les anciens de chaque canton viennent saluer le président. Il boit à leur santé : tous lui répondent ; mais c’est le président qui leur verse à boire de sa propre main ; et, pour joindre quelque chose de plus réel à cette politesse, il leur distribue des couteaux, des ciseaux, et d’autres bagatelles fort précieuses à leurs yeux. On commence ensuite à parler de paix, et de la manière d’en observer les conditions ; après quoi les Indiens se retirent à leur quartier, où le président leur rend une visite, et leur fait porter une certaine quantité de vin. Les Indiens de la suite des députés qui ne les ont point accompagnés à l’assemblée paraissent alors, et se joignent pour rendre leurs devoirs au président. Il leur fait donner aussi du vin. Ensuite il reçoit à son tour un présent de veaux, de bœufs, de chevaux et d’oiseaux.
La paix étant conclue par ces caresses mutuelles, le président ne dédaigne point, pendant la suite des conférences, d’admettre à sa table les principaux chefs, ou ceux du moins auxquels il reconnaît de la douceur et de la raison. Il se tient une espèce de foire, où les Guases accourent avec leurs merceries, et les Indiens avec des ponchos et des bestiaux. Ces marchandises se troquent, et la bonne foi règne dans ces traités.
Ces mêmes peuples, qui ont toujours refusé de se soumettre aux Espagnols, accordent l’en-