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Ils reçoivent les marchandises de l’Europe en échange pour les denrées du pays, qui sont, outre quelque or en poudre que l’on apporte de l’intérieur des terres, du côté du Brésil, l’écorce du bois de crabe ou de clou, la salsepareille, la vanille, le sucre, le café et surtout le cacao. »

Jamais la latitude du Para n’avait été observée à terre, et l’on assura La Condamine, à son arrivée, qu’il était précisément sous la ligne équinoxiale. Il trouva, par diverses observations, 1° 28′ sud. À l’égard de la longitude, une éclipse de lune, qu’il observa le premier de novembre 1743, et deux émersions du premier satellite de jupiter lui firent juger par le calcul la différence du méridien du Para à celui de Paris d’environ trois heures vingt-quatre minutes ou 51° à l’occident.

Il est nécessaire de voir la véritable embouchure de l’Amazone pour achever la carte de ce fleuve, et de suivre même sa rive septentrionale jusqu’au cap de Nord, où se termine son cours. Cette raison suffisait pour déterminer La Condamine à prendre la route de Cayenne, d’où il pouvait passer droit en France. Ainsi, n’ayant pas profité, comme Maldonado, de la flotte portugaise, qui partit pour Lisbonne le 3 décembre, il se vit retenu au Para jusqu’à la fin de l’année, moins cependant par les vents contraires qui règnent en cette saison que par la difficulté de former un équipage de rameurs. La petite vérole avait mis en fuite la plupart des Indiens. On remar-