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gnées des hommes, avec lesquels il ne leur attribue de commerce qu’une fois l’année. L’académicien observe que cette tradition est universellement répandue chez toutes les nations qui habitent les bords de l’Amazone dans l’intérieur des terres et sur les côtes de l’Océan jusqu’à Cayenne, dans une étendue de douze à quinze cents lieues de pays ; que plusieurs de ces nations n’ont point eu de communication les unes avec les autres ; que toutes s’accordent à indiquer le même canton pour le lieu de la retraite des Amazones ; que les différens noms par lesquels ils les désignent dans les différentes langues signifient femmes sans maris, femmes excellentes ; qu’il était question d’Amazones dans ces contrées avant que les Espagnols y eussent pénétré ; ce qu’il prouve par l’avis donné par un cacique, en 1540, à Orellana, le premier Européen qui ait descendu ce fleuve. Il cite les anciens historiens et voyageurs de diverses nations, antérieurs au P. d’Acugna, qui disait, comme on l’a vu, en 1641, que les preuves en faveur de l’existence des Amazones sur le bord de cette rivière étaient telles que ce serait manquer à la foi humaine que de les rejeter. Il rapporte des témoignages plus récens, auxquels il joint ceux que lui et Maldonado, son compagnon de voyage, ont recueillis dans le cours de leur navigation. Il ajoute que, si jamais il a pu exister une société de femmes indépendantes et sans un commerce habituel avec les hommes, cela