Tarqui, près de Cuença. « Nous étions convenus, dit-il, MM. Godin, Bouguer et moi, pour multiplier les occasions d’observer, de revenir en Europe par des routes différentes. J’en choisis une presque ignorée, et qui ne pouvait m’exposer à l’envie : c’était celle de la rivière des Amazones, qui traverse d’occident en orient tout le continent de l’Amérique méridionale. Je me proposais de rendre ce voyage utile en levant une carte de ce fleuve, et recueillant des observations en tout genre sur une région si peu connue. » La Condamine observe que la carte très-défectueuse du cours de ce fleuve par Sanson, dressée sur la relation purement historique du P. d’Acugna, a depuis été copiée par tous les géographes faute de nouveaux mémoires, et que nous n’en avons pas eu de meilleure jusqu’en 1717. Alors parut pour la première fois en France une copie de celle qui avait été dressée dès l’année 1690 par le P. Fritz, et qui fut gravée à Quito en 1707 ; mais plusieurs obstacles n’ayant jamais permis à ce missionnaire de la rendre exacte, surtout vers la partie inférieure du fleuve, elle n’est accompagnée que de quelques notes, sans presque aucun détail historique ; de sorte que, jusqu’à celle de La Condamine, on ne connaissait le pays des Amazones que par la relation du P. d’Acugna, dont on vient de lire l’extrait.
Comme nous avons déjà donné, d’après Ulloa, d’exactes remarques sur le nom, la source et le cours général du Maragnon, il ne nous