et bientôt il l’étouffe à force de le presser : il ressemble à la raie, mais il est infiniment plus gros. Pour se défendre contre des ennemis si redoutables, chaque plongeur est armé d’un grand couteau pointu et fort tranchant. Dès qu’il aperçoit un de ces monstres, il l’attaque par quelque endroit dont il n’ait pas à craindre de blessure, et lui enfonce son couteau dans le corps : le monstre ne se sent pas plus tôt blessé qu’il prend la fuite. Les caporaux nègres, qui ont l’inspection sur les autres esclaves, veillent de leur barque à l’approche de ces cruels animaux, et ne manquent pas d’avertir les plongeurs en secouant une corde qu’ils ont autour du corps. Souvent un caporal se jette lui-même dans les flots, armé aussi d’un couteau, pour secourir le plongeur qu’il voit en danger ; mais ces précautions n’empêchent point qu’il n’en périsse toujours quelques-uns, et que d’autres ne reviennent estropiés d’une jambe ou d’un bras. Les Espagnols cherchent le moyen de rendre cette pêche plus sûre par quelque machine qui puisse défendre les pêcheurs ou les mettre à couvert. Jusqu’à présent toutes les inventions ont mal réussi. Les perles du golfe de Panama sont ordinairement de très-belle eau. Il s’en trouve de remarquables par leur grosseur et leur figure. Une partie est transportée en Europe ; mais la plus considérable passe à Lima, où elles sont extrêmement recherchées, et dans les provinces intérieures du Pérou.
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