passer dans les ports de la mer du Sud, et d’autres qui reviennent des mêmes ports pour retourner en Europe. Il faut y joindre l’abord continuel des bâtimens qui apportent les denrées du Pérou, telles que des farines, des vins, des eaux-de-vie, du sucre, du savon, du saindoux, des huiles, des olives, etc., et les vaisseaux de Guayaquil, qui apportent du cacao, du quinquina et d’autres productions de la province de Quito. Le prix de ces denrées varie beaucoup. Les farines sont sujettes à se corrompre par la trop grande chaleur ; les vins et les eaux-de-vie s’échauffent dans les jarres, et contractent une odeur de poix : le saindoux se fond et se convertit en terre. En un mot, si les profits sont grands, les risques le sont encore plus. Il vient aussi à Panama, par les barques de la côte, du porc, de la volaille, de la viande salée et séchée, qu’on appelle tassajo ; des bananes, des racines, et d’autres alimens, dont la ville est fort bien pourvue par cette voie. Hors du temps des flottes, les vaisseaux du Pérou et de Guayaquil s’en retournent ordinairement à vide. Quelquefois ils peuvent charger des nègres. Panama est en possession d’un comptoir pour ce commerce, où les nègres sont amenés lorsque l’assiente est ouverte, et d’où ils sont distribués dans toutes les parties de Tierra-Firme et du Pérou. C’est une prérogative du président, de pouvoir permettre tous les ans à un ou deux vaisseaux de passer à Sonsonate, à Réaléjo, ou dans d’autres ports
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